Cinq cas de fusariose unguéale : forme pseudo-tumorale à ne pas méconnaître ! - 23/11/16
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Résumé |
Introduction |
Nous rapportons 5 cas de fusariose unguéale avec une présentation pseudo-tumorale mimant une tumeur matricielle ou sous-matricielle.
Observations |
Cinq patientes, âgées de 42 à 65 ans, nous étaient adressées devant un tableau d’onychodystrophie monodactylique avec un aspect de doigt « en baguette de tambour » évoluant depuis plusieurs années. À l’examen, on constatait une onycholyse totale, une leuconychie à point de départ proximal et une tuméfaction dépressible du repli sus-unguéal du doigt (annulaire dans 3 cas, majeur et pouce dans les autres). Le reste du tégument était normal. Deux de nos patientes avaient eu un traitement antifongique systémique sans effet. La radiographie éliminait une exostose. L’échographie révélait une image hypo-échogène en regard de la matrice, sans vascularisation au doppler, compatible avec un œdème matriciel. Une avulsion postérieure de la tablette unguéale a été réalisée à chaque fois, permettant une exploration de la région matricielle et ne notant aucune tumeur. Un prélèvement mycologique et une biopsie cutanée du lit de l’ongle ont été réalisés. L’histologie montrait des filaments mycéliens septés allongés sur la coloration au PAS. La culture mycologique confirmait le diagnostic d’onychomycose à Fusarium sp. sur deux prélèvements différents. Un traitement local était entrepris, par de la ciclopiroxolamine en crème sur le repli sus-unguéal et le lit de l’ongle et en solution filmogène à 8 % laissée en place sur la tablette. Une normalisation de l’ongle était obtenue en 6 mois.
Discussion |
Fusarium sp. sont des moisissures ubiquitaires, saprophytes du sol, sécrétant des mycotoxines puissantes. F. Solani et F. oxysporum sont principalement incriminées chez l’homme, responsables d’infections locales invasives, voire disséminées chez les immunodéprimés. La fusariose unguéale est caractérisée par la triade : leuconychie proximale, onycholyse et périonyxis, selon la description de Baran et al. en 1997. La présentation à type de syndrome pseudo-tumoral n’a jamais été rapportée dans la littérature. D’un point de vue physiopathologique, elle serait liée à une sécrétion de toxines érythrogènes par Fusarium, à l’origine d’un œdème matriciel responsable de cet aspect bombé caractéristique. Il n’existe aucune recommandation thérapeutique. Une mauvaise réponse aux antifongiques systémiques est caractéristique. L’avulsion de la tablette unguéale associée à un traitement antifongique topique prolongé semble être le traitement le plus rapporté.
Conclusion |
La fusariose unguéale est une onychomycose à moisissure rare. Nous rapportons une présentation monodactylique stéréotypée associée à une onycholyse et une leuconychie pouvant mimer une tumeur matricielle.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Fusariose, Onychomycose, Ciclopiroxolamine
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.004. |
Vol 143 - N° 12S
P. S336-S337 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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